
Mon enfance passée en Normandie a marqué à jamais mes références visuelles.
Les quais de bord de Seine à Rouen, les plaines verdoyantes du Pays de Caux, les plages de galets, les falaises du bord de mer. Dieppe, Veules Les Roses, le Havre.
Plus tard, étudiante passionnée d’architecture et des arts plastiques, mon œil, ma sensibilité personnelle se sont précisés, se concentrant chaque fois un peu plus sur des lignes contemporaines simples, épurées. L’architecture de fer, la géométrie des années 30, le rationalisme des bâtiments industriels font partie des critères d’équilibre et d’harmonie qui me séduisent et m’attirent.
Plus tard encore, mon parcours s’est arrêté dans la Drôme provençale. Nourrie si longtemps d’ambiances portuaires, captivée par des paysages aux allures désolées, souvent en quête de lieux désaffectés, j’ai commencé à peindre. Sur toiles. D’abord incertaine surtout pudique. Loin des champs de lavande pourtant si beaux, loin des coquelicots au rouge si intense. Plus tard, qui sait ?
D’un loisir régulier, peindre est devenu un choix d’expression, un devenir. De miniatures réservées en grand formats assumés, j’aime rendre compte sur la toile d’univers obscurs, quelquefois abstraits, souvent romantiques. Confronter des teintes improbables, refaire, stagner, se surprendre, avancer. Telle est cette quête.
Sans équivoque, mon inspiration vient de loin, de là-haut, elle vient de chez moi.
Là où le ciel est gris, vert de gris, orange, rose, changeant, rarement bleu mais si mélancolique… Là où la mer est bronze. Là où les nuages opaques diffusent une lumière si particulière. Tellement belle.
Elisa GODEFROID
